On distingue 2 sous-ordres principaux :
Le groupe des diptères joue un rôle significatif au plan économique, écologique et agronomique. On retrouve parmi eux de nombreuses espèces vectrices de maladies (bactériennes et virales : malaria, maladie du sommeil, typhoïde, filariose, dengue, dysenterie, fièvre jaune, zika...) mais également de nombreux 'souilleurs' et 'contaminateurs' de matières consommables.
Sur le plan écologique, leur biomasse colossale renferme de nombreux décomposeurs de matières organiques (70 % des diptères sont saprophages et détritiphages) mais aussi une grande diversité de pollinisateurs.
Au niveau agronomique, beaucoup de familles renferment des espèces de ravageurs. En France, on compte 271 espèces considérées comme nuisibles. A côté de cela, plusieurs familles sont rangées comme auxiliaires (prédateurs et parasitoïdes) au stade larvaire ou au stade imaginal (adulte). On compte 9 familles de mouches parasitoïdes dans le monde, principalement dominées par les Tachinidae ou tachinaires.
Cultures |
Maïs, pomme de terre, cerisier, vigne, céréales à paille, betterave, navet, colza, pommier, poirier, noisetier... |
Utilité en agriculture |
Les mouches dont les larves se développent dans les ravageurs courants comme les vers gris, cheimatobies, pyrales, vers blancs, zabres, charançons, tenthrèdes…(taille comprise entre 3 et 14 mm), spécialistes ou au contraire, très polyphages. Selon les espèces, une seule ou plusieurs larves peuvent se développer dans l’hôte. |
Alimentation |
Adulte : sucs divers (nectar, miellat, sève, charogne...) Larve : larves d'autres insectes (chenilles, larves de coléoptères, tenthrèdes, larves de cicadelles) |
Période d'activité |
Bonne synchronisation avec l'hôte; actif toute l'année. |
Les tachinaires sont représentés par environ 890 espèces en Europe et 620 espèces en France. On trouve parmi leurs hôtes toutes les catégories de ravageurs (vers gris, pyrales, vers blancs, zabres, charançons, tenthrèdes…). Selon les espèces, on va avoir des individus très polyphages ou alors, au contraire, spécifiques d’un type d’hôte. Ce sont des mouches de taille moyenne et de couleur sombre. Elles sont souvent caractérisées par une forte pilosité.
Les adultes se nourrissent de sucs divers (nectar, miellat, sève, charogne). La femelle, contrairement aux guêpes parasitoïdes, est dépourvue de tarière. Elle dépose donc ses œufs sur l’hôte ou à proximité de celui-ci. Dans le premier cas, la larve, récemment éclose, pénètre à l’intérieur de son hôte par les cavités naturelles ; dans le second cas, c’est l’hôte lui-même qui ingère une partie de la ponte et les larves éclosent directement à l’intérieur. Les larves se nourrissent, au début, de l’hémolymphe de l’hôte puis de ses organes vitaux, ce qui entraine sa mort. Le développement a lieu dans l’hôte et passe par trois stades larvaires, la métamorphose - ou pupaison - se réalise à l’intérieur ou à l’extérieur de l’hôte. En général, il n’y a qu’une voire deux générations par an. Les Pipunculidae sont également des diptères parasitoïdes de moindre importance (40 espèces en France), spécialisés dans les cicadomorphes (cicadelles). Ces derniers sont caractérisés par des yeux occupant la plus grande partie de la surface de la tête.
Lydella thompsoni (adulte) Lydella thompsoni est une mouche parasitoïde de la pyrale du maïs Ostrinia nubilalis. Espèce ovovivipare, la mouche adulte dépose ses œufs nouveaux-nés à l’ouverture d’une galerie creusée par l’hôte. Les larves cheminent dans la galerie jusqu'à atteindre la larve de pyrale dans laquelle elles pénètrent. |
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Lydella thompsoni (larve) Plusieurs asticots peuvent pénétrer dans la même chenille mais un seul parvient à évoluer jusqu'à la pupaison, sauf pour environ 10 % des cas où 2 individus parviennent à se développer. Ce parasitoïde solitaire à 2 générations est parfaitement synchronisé avec son hôte. L’hivernation se fait le plus souvent au 2ème stade dans la chenille. Le taux de parasitisme se situe autour de 2,49 % (Folcher et al., 2011). |
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Pupe de Lydella thompsoni dans une canne de maïs A son complet développement, la larve de Lydella thompsoni entame sa pupaison à côté de la dépouille de la pyrale-hôte à l’intérieur de la galerie. |
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Dexia rustica (adulte) Dexia rustica est une mouche parasitoïde des hannetons, dont le hanneton commun : Melolontha melolontha. Les mouches volent de mars à septembre et pondent des œufs prêts à éclore, dans le sol. Les larves néonates qui naissent aussitôt, pénètrent dans le corps des vers blancs qu’elles rencontrent dans le sol. Seules les larves de 3ème stade renferment les larves parasitoïdes (jusqu'à 11 individus peuvent être observés). Les larves continuent leur développement en lysant peu à peu les organes de la larve de hanneton jusqu'à engendrer sa mort. Les larves quittent ensuite le cadavre et se nymphosent dans le sol. Le taux de parasitisme est de l’ordre de 1 à 2 % (B Hurpin in Balachowsky, 1962). |
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Gymnosoma sp. (adulte) pondant sur la punaise verte (Nezara viridula) Gymnosoma signifie littéralement 'Corps nu', allusion au fait que cette mouche est dépourvue des soies caractéristiques des autres tachinaires. Au printemps et en été, les femelles pondent sur le corps d’un hôte (une punaise pentatomide). Très rapidement, les larves pénètrent dans la cavité abdominale et se développent. Après quelques semaines, un seul individu sort de l’hôte et se nymphose à côté de ce dernier qui meurt rapidement. Le taux de parasitisme est de l’ordre de 50 % (Morris, 1929, sur Dolycoris baccarum en été). |
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Pontes de Gymnosoma sp. sur la punaise verte (Nezara viridula) Dans les cas où la mouche parasitoïde (Gymnosoma sp.) dépose deux œufs sur un hôte, une seule mouche survie jusqu'à l'échéance. |
Cultures : tout agrosystème, par exemple :